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Vie du lycée - Actualités en page publique

Concours de nouvelles fantastique des 4èmes A et D : les nouvelles gagnantes

Publié le vendredi 22 juin 2018 10:10 - Mis à jour le vendredi 22 juin 2018 10:28
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Grand Prix des 4èmes A : "Echec et mat" de Thibaut Arlen ; Photographie @ Caroline Martin

ECHEC ET MAT


L’année dernière, comme tous les ans, je fus invité à un tournoi
d'échecs au club d'échecs les Têtes «Brûlées», dans un petit village du
nom de Garéoult, dans le Var.
Je partis donc, en vélo, pour ce fameux tournoi duquel j’avais l’obsession
de finir premier.
Sur la route je croisai Julian, un de mes seuls amis à avoir une passion
telle que la mienne pour les échecs. Il m’accompagna jusqu’à ce fabuleux
tournoi.Là-bas nous y rencontrâmes Kilian et ses amis, aussi venus participer
au tournoi.
Kilian était un garçon réservé, timide, mystérieux contrairement à Julian qui
était un garçon entreprenant, extraverti, jovial. On me trouvait drôle, jovial,
mystérieux et entreprenant, un mélange des personnalités de mes deux
compagnons.
Nous fûmes appelés, juste après avoir rencontré Kilian et ses amis, pour la
première partie d’échecs. Je fus placé à une table qui portait le numéro 137
contre une fille du nom de Camille. Cette jeune fille venait de Caen en
Normandie. Cette partie fut facile pour moi car Camille était une débutante
aux échecs et ne connaissait aucun bon coup comme le coup du berger.
ww La deuxième et la troisième parties furent un peu plus dures puisque le
niveau avait augmenté et que, à partir de ce moment là, toutes les personnes
en face de moi connaissaient le coup du berger. J’avais quand même battu
mes adversaires.
La quatrième partie fut plutôt compliquée. J’étais installé à la table qui
portait le numéro 3 en face d’un marseillais du nom de Payet. Payet me mit
six fois en position d’échec mais j'avais toujours réussi à m’en sortir. Au bout
de deux heures assis sur cette même chaise à me battre pour gagner cette
partie, ou devrais-je dire cette demi-finale, je déplaçai un pion, et à ce moment
précis, il me dit d’un air énervé:
«Bien joué !
-Comment ça, répondis-je.
-Tu as gagné, renchérit-il.»
En effet ce pion était protégé par ma dame et son roi ne pouvait plus bouger:
j'avais gagné!

Après cette demi-finale j'allai vers mon professeur pour qu’il me donne des
astuces pour la finale tant attendue, que je devais elle aussi gagner. Il me
donna un grand verre de soda que j’avais bien mérité et me donna quelques
conseils en commençant d’abord par me dire: «Bravo Ivan, tu es en finale!»
Tout fier je répondis simplement: «C’est génial je sais!»
Trente minutes après cette victoire hasardeuse, je fus appelé à la table qui
avait le numéro 1 pour la finale du tournoi. Je fus assis en face d’une
personne très bizarre. Léon avait la peau grisâtre, les yeux noirs et vides et
les cheveux blancs, il me faisait vraiment peur. Je me disais que ce n'était pas
réel. Les personnes autour ne réagissaient pas, il me semblait que j'étais le
seul à le voir ainsi.
Je repris mes esprits qui s'étaient agités dans tous les sens. Nous
commençâmes la partie, mes mains moites et tremblantes touchaient à peine
les pièces.
Soudain un fantôme sortit du corps de mon adversaire, et m'aspira dans le
jeu d'échecs à la place du roi blanc. Je bougeais les pièces simplement en
leur demandant de se décaler. J'étais tétanisé, terrifié.
La seule question qui me travaillait l’esprit, c’était de savoir: “si je mourais
dans le jeu, est ce que je mourrais aussi dans la vrai vie?” Et donc en même
temps je me disais que gagner contre un fantôme n'était pas possible. Je
savais que risquer de mourir à cause d’un abandon n'était pas imaginable.
J’étais pour cette raison pétrifié, mais il fallait vite que je reprenne la partie en
mains.
Les magnifiques coups s'enchaînaient, mais à cause de la peur qui régnait
dans mon corps, j’avais l’impression que ces derniers durait deux heures alors
qu'en vérité ils ne durait que quelques secondes. Les positions d'échecs
étaient de plus en plus fortes et coriaces. Quand aux pièces mangées par
l’adversaire et moi, elles volaient en milles morceaux et m’atterrissaient
dessus.
Forcément j’avais des idées d'attaque mais comment dire? Il me les arrêtait à
chaque fois.
Tout à coup, dans un fracas énorme et dans une lumière intense, Julian et
Kilian arrivèrent sur le plateau comme par magie et prirent la place des fous
dans mon équipe qui était de couleur blanche. Le fantôme énervé par ces
arrivées inexpliquées appela deux de ces camarades du nom de Tristan et
Enzo pour qu’ils prennent la place des cavaliers noirs. Kilian et Julian devaient
vraiment faire attention à toutes les pièces noires car les fous se faisaient vite
manger par les autres pièces du jeu. En effet, leurs déplacements
s'effectuaient uniquement en diagonales.
La partie continuait et mes deux amis ne s'étaient toujours pas fait manger
par les pions de cet homme fantômatique. Je redoutais tellement ce moment
car je ne savais vraiment pas si ma mort, ou celle de mes amis, était définitive
ou si c'était juste dans le jeu.
En plus, je ne connaissais pas la façon de sortir de cette partie d'échecs sans
la finir, ou tout simplement comment gagner. Je ne savais vraiment pas
depuis combien de temps nous jouions mais cela me paraissait une éternité.
Tout à coup, d’autres joueurs prirent place sur le plateau de jeu. Mon
professeur à la place d’une tour blanche puis mes deux soeurs à la place des
deux cavaliers blancs et enfin mon frère à la place du dernier pion blanc.
Alors que du côté des noirs, toutes les pièces de l'échiquier étaient
animées, les quelques pièces blanches qui n'étaient pas encore contrôlées
par de vraies personnes obéissaient de moins en moins à mes ordres. La
partie était devenue un véritable cauchemar, toutes les pièces animées par
mon professeur, mes soeurs, mon frère et mes deux amis essayaient de
résister alors que les noirs gagnaient du terrain.
La partie n'était pas encore finie. En voyant la position des pions, je
remarquai que cela devait faire à peu près dix minutes de jeu, et je savais que
par conséquent la partie allait encore être longue car j'étais arrivé à la
dernière table du tournoi, donc la partie pouvait encore durer quatre bonnes
heures.
Mais je ne me décourageais pas et je continuais à donner des ordres aux
pièces animées et aux autres qui n'étaient pas encore animées même si ces
dernières ne répondaient que rarement. J'en pris l’habitude et la partie était
revenue à mon avantage. Nous commencions à reprendre du terrain en
éliminant les pions noirs un par un et nous faisions reculer les grosses pièces
telle que les cavaliers, les tours et la dame.
Je commençais à me dire que ce cauchemar était bientôt fini.

D’un coup, ce que je redoutais le plus se produisit: le fou qui était contrôlé
par Julian tomba dans un fracas assourdissant. Julian venait de mourir sous
mes yeux ou en tous cas dans le jeu, il ne fallait pas que je me déconcentre si
je ne voulais pas mourir à mon tour.
J'eus une idée ambitieuse, si elle fonctionnait nous avions gagné. Cette idée
était de déplacer ma dame en C4. Le seul problème était de sacrifier l’unique
pion qu’il me restait : celui de mon frère.
Je n’avais pas le courage de sacrifier mon frère et dévoilais quand même ma
tactique aux membres de mon équipe. Mon frère accepta son sacrifice pour
nous sauver. Il se déplaça puis je déplaçais la dame en F4, mon frère pris sa
position fatidique et son pion fut détruit. Enfin je pus déplacer ma dame en C4.
Nous avions gagné.
Peu de temps après ce dernier coup un bruit sonore résonna. Nous n’étions
plus dans la partie, mais revenus dans la salle de tournois.


Je me réveillai adossé à un mur avec les corps de mon frère et de Julian
inanimés sur mes genoux. Kilian me posa la question redoutable : «Est ce que
c'était réel» et je lui répondis que oui et non car d'un côté le fantôme me faisait
dire que ce n'était pas réel mais d'un autre côté les corps sans vie de Julian et
de mon frère me prouvaient le contraire . Je me demandais où était passé
mon professeur et mes soeurs. Ils n'étaient pas dans la salle, ça j’en étais
convaincu, mais où pouvaient-ils bien être?